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Août 1974 - Treizième étape: Barrage d'Ossoue - Refuge des Espuguettes
Rendez-vous
pris avec Catherine : Hôtel du cirque de Gavarnie.
Je
quitte notre petite tente, toujours à l'aube. Il me tarde de trouver la
voie du Pic St André, que nous avons ratée hier soir au cours d'une
courte reconnaissance. Peu après l'abri de Sausse Dessus, tout
s'éclaire. Je repère notre campement et celui de Jacques et Solange
alors que je contourne un mammelon.
Par
une pente raide d'éboulis croûlants, je me hisse sur le pic St André
d'où le panorama s'élargit et montre un ciel prometteur de beau temps.
Un élégant parcours de crête m'emmène au col de Boucharo, d'où part un
sentier largement piétiné vers le refuge de la brêche de Roland.
Je
croise quelques touristes en chaussures de ville qui n'ont pas pu
franchir une portion détériorée du sentier. Après une grimpette, je
plonge dans le cirque de Gavarnie en empruntant l'échelle des Sarradets.
Même
scénario qu'hier, à proximité de l'hôtel du cirque, je rencontre
Catherine harnachée pour la montée, qui n'aura pas son content de
marche. Pour un peu, elle me reprocherait de le faire exprès !
Nous
cassons la croute à distance des flots de touristes, à l'ombre calme
d'un énorme rocher, puis nous partons vers le refuge des Espuguettes.
Le sentier qui y mène longe, en l'entamant parfois, le flanc du
Marboré. A travers les arbres qui l'ombragent, il offre de belles vues
sur le cirque et la vallée de Gavarnie.
Nous
arrivons au refuge des Espuguettes, tenu par deux jeunes filles
énergiques et sympathiques, où nous "bullons" , selon l'expression
consacrée, le reste de la journée. La vue sur le couloir Swann est
fascinante pour qui a le projet de s'y aventurer.
Un
repas servi sur une vraie table avec de vrais bancs, voilà un luxe qui
ne se rencontre pas tous les jours. Nous profitons du confort, d'autant
plus que le refuge exceptionnellement désert, n'en est que plus
agréable.