Blues
Oh mon amour, mon bel amour, mon fol amour, ma déchirure, je t'ai trouvée trop tard, trop tard je t'ai aimée, car déjà la vie t'emmène et la joie s'éteint où commence la peine.
Mes lèvres asséchées ont soif de tes baisers, mon corps entier t'appelle et voudrait t'épouser, tes yeux, tes mains, ta voix, à mon coeur arrachés me vident de mon sang qui ne peut pas sécher.
Quelle chienne de vie qui allume un soleil et remplit ma maison et me sort du sommeil pour me laisser tout seul quelques instants après t'avoir enfin trouvée, t'avoir sentie si près.
N'avais-je assez donné pour si peu recevoir d'un soleil merveilleux qu'on m'ôte avant le soir ? Pour le moindre baiser que de larmes versées que de tristes journées, que d'espoir insensé ! J'en appelle au bon dieu, à sa grande pitié, qu'il nous rende l'amour, notre amour buissonnier, qui méritait de vivre, au jour, en liberté; l'interdit de séjour a bien droit de cité !
Mais si Dieu, à son tour, fait la sourde oreille, au diable, je ferai demande pareille, car la vie, ici bas, a déjà goût d'enfer. S'il me rend ton amour, que vive Lucifer ! C . T |